Éditorial
Situation
économique, sociale et sécuritaire au Mali
Pays à faible
revenu, le Mali connait une économie agricole exposée à la fluctuation du prix
des biens et services. Cette fluctuation économique contraint ainsi, le peuple à
la dépendance des effets pervers de la récession économique actuelle. Parmi les
populations concernées, les enfants sont les plus touchés de la problématique économique,
sociale et sécuritaire. Institutionnellement, la stratégie de mise en œuvre de
la politique économique, sociale et sécuritaire n’est pas souvent
opérationnelle parce que les instruments privilégiés manquent de pertinence. C’est
la raison pour laquelle nous nous intéressons sur l’impact de la situation
économique, sociale et sécuritaire au Mali et leur conséquence sur les
investissements en général et sur la vie des enfants. Pour parvenir, on est parti
du postulat que la structure économique malienne a été paralysée par le conflit
armé depuis 4 ans, extrêmement violent (massacres, assassinats ciblés,
disparitions forcées, prise d’otages, voir toutes les formes de violence) qui a
affecté par conséquent la population en majorité et les enfants en particulier.
Malheureusement cette population bénéficie très peu de mesures
d’accompagnement adéquat du gouvernement malien. C’est la raison pour laquelle nous allons analyser
la situation économique, sociale et sécuritaire et leur conséquence sur les
investissements et sur la vie des enfants au Mali. Sur le plan économique, on
estime une diminution des activités économiques nationales de 4,9% et, 80% au
centre-Mali (Banque, 2018). La fragilité de cette économie est caractérisée par
2 natures, la nature endogène et la nature exogène. Par la nature endogène, il
s’agit des violences actuelles perpétrées qui sévirent dans le pays et la
baisse des investissements privés nationaux à hauteur de 2% (Banque mondiale,
2019). Par la nature exogène, il s’agit des chocs extérieurs du commerce
international des biens et services échangeables. Par cette nature on constate un
solde déficitaire moyen de 6,2% au cours de l’année 2018.
Par conséquent, le chevauchement de la baisse des investissements et le déficit
commercial moyen annuel a permis la baisse du revenu national de 2% et une
réduction de la croissance économique de 4,9% malgré l’accroissement de la production d'or de 21 % et de 25% du coton. Pour
parvenir à couvrir ce déficit, le gouvernement a fait un appel d’investissements
directs étrangers de 60 % et d’emprunts extérieurs de 40%, alors que la situation
sécuritaire n’est pas garantie (Banque mondiale, 2017). Au plan social, la fragilité
économique et sécuritaire a conduit le Mali à la 182è/188è échelle en termes d’indice
de développement humain (PNUD, 2019). Le Mali déjà exacerbé par la sécheresse, les
conflits communautaires vit dans une extrême pauvreté monétaire estimée environnent
à 50% par la population nationale. Autrement, si on ramène ses enjeux
économiques, social et sécuritaire sur la vie des enfants de la nation, nous ne
sommes pas loin des enfants dont l’avenir est presque hypothéqué et vouées à
l’échec. Parce que l’éducation est en ruine dans la localité en conflit armé et
inter communautaire. Il serait difficile, de conclure aussitôt les impacts indirects
et directs sur la vie des enfants. Mais sur la base des données dont nous
avions à notre disposition, il y a bientôt 7 ans on constate une recrudescence
de la déscolarisation des enfants. Par les échos qui nous parviennent, on dénombre
près 80% des enfants de 6 à 17 ans dans le
centre Mali sont devenus des combattants du conflit communautaire. La récession
économique conduite dans ses localités a conduit à une insécurité génocidaire fragilisant de passage le tissu social et des
conséquences sur la vie des enfants. En conclusion, la gestion de la situation
économique , sociale et sécuritaire échappe
au gouvernement et à ses partenaires. Les enfants sont
les véritables victimes de cette dégradation avec une déscolarisation totale
dans le centre et de 50% dans les localités instable (Source locale, 2019). Ils
vivent dans la vulnérabilité, la pauvreté, dans la culpabilité la plus totale
de l'ère de notre pays. « [Ils] ont conduit, à nous piller nos biens,
à brûler et incendier nos maisons, nos cases, nos greniers, nos brousses, nos
bétails nos maris et nos enfants. Pour nous les personnes, avant, pour ce qui
le savent, les femmes faisaient les foires et maintenant on peut plus, les
hommes cultivaient la terre et maintenant on ne peut plus cultiver. Nous sommes
devenus infirmes [aux bras croisés] à
force de la violence meurtrière. Nous avions le cœur qui saigne, des hommes,
des femmes et des enfants sont morts. Qui croyait cette criminalité génocidaire,
personne ne nous fait du mal, c’est la MINUSMA, le véritable complice de ses
meurtres chez nous au centre. À savoir, si l’enfant pleure, il tète sa mère, et
nous, nous volons la tête du commandant de la région et de toutes les autorités
lâches sans vergogne (Présidente des femmes dogon, 2019)».
Dr Boukary Kassogué
chercheur enseignant à l’IPR/IFRA de Katibougou
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire